C’était dans une émouvante circonstance, que quelques membres de sa modeste famille ont attendu la dépouille mortelle de Haingotiana Rasoanantenaina, jeudi, dans le Cargo air France, à Ivato. La travailleuse de 33 ans serait décédée, au Koweït, depuis le mois de juillet 2013. Selon ses proches, elle a travaillé dans ce pays pendant un an, sans aucun problème.
Sa famille, la responsable de l’agence de placement, ainsi que le Chargé d’affaires de Madagascar en Arabie Saoudite et Koweït, Audoux Septime Fierenana, qui sont tous venus accueillir la dépouille, déclarent que,
« Haingotiana est morte d’un arrêt cardiaque ». Ils n’ont montré aucun papier légal pour le confirmer. « Elle ne s’est jamais plainte de son travail. Une fois par mois, elle a droit à quelques minutes d’appel pour avoir des nouvelles de sa fille de 14 ans. Elle n’a jamais manqué d’envoyer de l’argent aussi », avance sa nièce, Mampionona Rasoanirina. Elle enchaîne que la défunte serait bien habituée au « dur travail de maison », d’autant plus qu’elle a déjà travaillé comme domestique au Liban, 3 ans avant qu’elle s’envole pour le Koweït.
Le Chargé d’affaires de Madagascar a affirmé, que le patron de la défunte a beaucoup contribué à son rapatriement de corps à Madagascar, dont les frais s’élèvent à 16 000 000 d’ariary, et aussi aux frais journaliers de la morgue depuis son décès.
Négociation
« Dès que j’ai été mis au courant de sa mort, je me suis rendu sur place pour négocier avec les autorités koweïtiennes et son patron. La négociation a été très longue avec les paperasses et tout, mais cela a quand même abouti au rapatriement du corps. Sa famille avait déjà perdu l’espoir de l’enterrer en terre natale, par manque de moyens financiers », confie t-il.
Une autre mauvaise nouvelle annoncée par le Chargé d’affaires est, qu’un autre corps d’une domestique malgache attend son rapatriement du Koweït. Elle serait morte au mois de novembre 2013. Environ 1 500 femmes malgaches travaillent maintenant en Arabie Saoudite et Koweït. Elles y cherchent l’Eldorado, mais pour la majorité, ce rêve vire au cauchemar.
L’année dernière, le gouvernement de la Transition avait mis en place un comité interministériel, pour suivre de près cette affaire d’immigration des « petites bonnes » dans les pays du Golfe. Jusqu’à aujourd’hui, aucune action concrète n’a été faite par le comité. Certaines femmes arrivent toujours à quitter le pays via le trou de la serrure.
Michella Raharisoa
Source : www.lexpressmada.com