France : Bourg-en-Bresse – Un nouveau carré musulman au cimetière

La plaque dévoilée par Jean-François Debat et Rachid Ayach, en présence d’Isabelle Maistre et de Mohamed Abbes. – Photo : AL

Source : Dans Bresse-Revermont08h40 – 19/10/2021Par La Voix de L’Ain

Jean-Francois Debat, maire de Bourg, et sa première adjointe Isabelle Maistre ont inauguré le 6 octobre un nouveau carré musulman au cimetière de Bourg en présence de Mohamed Abbes, responsable de la commission carré professionnel CDCM 01 (Conseil départemental du culte musulman de l’Ain) et de Rachid Ayach, imam de la mosquée de Bourg. Il s’agit en fait d’une extension.

Le carré musulman déjà existant (créé en 1993) arrivait à saturation avec seulement six concessions encore disponibles.

Le nouveau prévoit 600 places, toutes orientées de façon à respecter le rite funéraire musulman. Une stèle représentant une rose des vents avec les quatre points cardinaux matérialisant la direction de la Mecque a été installée.

Des allées majoritairement végétalisées ont été créées pour limiter l’imperméabilisation des sols, des bornes fontaines seront ajoutées.

Un vrai besoin

Le maire a rappelé la volonté de la Ville d’assurer à tous ses administrés un lieu de sépulture en adéquation avec leurs croyances et leurs rites. Il considère que chaque individu a droit au respect des principes de vie, mais aussi à ceux qui guident les conditions de ses volontés après sa mort. «  La laïcité, c’est permettre à chacun de trouver sa place dans la République « , a dit le maire rappelant que les textes réglementaires qui régissent les cimetières prévoient de tels carrés. Un autre carré au cimetière de Bourg est ainsi réservé aux défunts de confession israélite. Rachid Ayach et Mohamed Abbes ont remercié la municipalité pour cet aménagement qui répond à un vrai besoin. Si 80% des corps des défunts musulmans sont rapatriés vers les pays d’origine (Maghreb, Afrique), la pandémie a entravé les retours, d’où un manque de place en augmentation dans les carrés confessionnels des cimetières communaux.

Certaines familles se sont retrouvées sans solution, d’autant que la religion musulmane interdit la crémation.

Indépendamment des incidences de la crise sanitaire, la Covid a confirmé une tendance constatée, notamment parmi les nouvelles générations : la volonté des familles de visiter ses disparus plus fréquemment et de les avoir près de chez soi, en France.

Selon les chiffres du Conseil français du culte musulman (CFCM), la France compte environ 300 carrés musulmans. Il en existe cinq dans l’Ain : Bourg, Ambérieu, Oyonnax, Valserhône et Saint-Denis-lès-Bourg.

France : Faute de rapatriements des dépouilles, les cimetières musulmans saturent

Face aux restrictions imposées pour les voyages vers l’étranger, les musulmans de France se retrouvent souvent dans l’obligation d’inhumer leurs proches décédés dans l’Hexagone, faute de pouvoir rapatrier leurs dépouilles vers leurs pays d’origine. Une situation qui fait que la quasi-totalité des carrés réservés pour l’inhumation des musulmans dans les cimetières français se trouvent aujourd’hui saturés, en raison du nombre important de décès liés à cette épidémie. 

À travers toute la France, les pompes funèbres musulmanes, qui prennent en charge les rapatriements de nombreux ressortissants ou personnes d’origine maghrébine, se retrouvent depuis la pandémie face à une situation inextricable. Faute de pouvoir rapatrier les corps vers les pays d’origine de ces défunts, en raison des restrictions imposées aux voyages, les proches des décédés se heurtent aussi au manque de places réservées aux musulmans au niveau des cimetières en France, indique une enquête du Parisien.

Le manque de rapatriement des dépouilles vers le Maghreb a généré une pression sur les cimetières musulmans en France

Dès l’apparition de la pandémie du Covid-19, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont suspendu, les rapatriements des corps de leurs ressortissants morts du Covid-19 à l’étranger. Déjà en temps ordinaire les procédures sont extrêmement strictes. Mais aujourd’hui, avec l’épidémie et l’arrêt des vols internationaux, elles sont quasi impossibles.

De nombreuses familles endeuillées sont plongées dans une double détresse : outre la mort en elle-même de leur proche, elles se retrouvent dans l’incapacité de lui faire l’adieu qu’elles souhaiteraient. L’impossible rapatriement des défunts dans leur pays d’origine se conjugue à l’obligation d’une inhumation rapide dans la religion musulmane.

Près de 10’000 dépouilles d’Algériens rapatriés jusqu’à fin mai 2021

Toutefois, malgré ces restrictions, les autorités algériennes ont pu répondre aux appels lancés par la diaspora algérienne en France en vue de rapatrier les dépouilles de leurs proches vers l’Algérie. En effet, malgré  l’arrêt des vols internationaux, l’Algérie a négocié avec les autorités françaises l’organisation d’avions-cargos pour le rapatriement des cercueils.

Selon l’ancien député de l’émigration, Samir Châabna, l’Algérie a rapatrié jusqu’à la fin du mois d’août dernierprès de 10’000 dépouilles d’Algériens  décédés en France depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19

« Exactement, 9524 dépouilles d’Algériens décédés à l’étranger ont été rapatriées depuis plusieurs pays » a fait savoir l’ex-membre de l’Assemblée nationale. « Le rapatriement de toutes ces dépouilles a eu lieu par le biais de dizaines de vols organisés par Air Algérie et les autorités algériennes », affirmait Samir Chaâbna dans les colonnes d’Ennahar.

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France Covid-19 : le lavage mortuaire et le rapatriement des corps interdits

Le lavage mortuaire et le rapatriement des personnes décédées de COVID-19, sont interdits en France. Cette décision s’inscrit dans la droite ligne des mesures préventives contre la propagation du virus.

Il est interdit aux pompes funèbres musulmanes de pratiquer le lavage mortuaire sur les personnes décédées du Coronavirus et d’organiser le rapatriement des corps vers leurs pays d’origine.

Cette interdiction est élargie à toutes les personnes, décédées du COVID-19 ou non, pendant cette période de crise. « Tout corps de défunt est potentiellement contaminant et les précautions standard doivent être appliquées lors de la manipulation de tout corps », déclare le Haut conseil de la santé publique du royaume, par rapport à la prise en charge du corps d’une personne décédée du COVID-19.

Cette interdiction a reçu un écho favorable du côté du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui précise que c’est par mesure de prudence et de prévention que les hôpitaux ont pris cette décision, qui ne vise qu’à protéger les vivants et n’est pas en contradiction avec les prescriptions de l’islam.

Les prescriptions relatives au respect de la dignité du défunt doivent être observées sans mettre la vie des autres en danger, dans un contexte d’épidémie de COVID-19.

Source : www.bladi.net