1500 corps de soldats morts sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale ont été rapatriés en Ille-et-Vilaine. Le 1er convoi est arrivé en gare de Rennes le 22 mars 1921.
ARCHIVES DEPARTEMENTALES D’ILLE-ET-VILAINE.
Source : www.ouest-france.fr – Pascal SIMON.Publié le 22/03/2021 à 10h32
C’est au milieu d’une nombreuse affluence qu’a eu lieu hier à la gare la réception officielle des quatre Fougerais morts pour la France […] M. René Cordier, maire, M. Nouquet-Nadaus, sous -préfet, se rendirent à la gare, saluèrent les restes de nos glorieux soldats et prononcèrent d’émouvantes allocutions. Puis la foule recueillie se retira lentement ».
C’est ce que l’on peut lire dans l’édition du 23 mars 1921 de Ouest-Eclair , l’ancêtre de Ouest-France.
En effet, à partir du printemps 1921, des cercueils abritant les dépouilles d’hommes morts sur les champs de bataille de la Première guerre mondiale commencent à revenir en Ille-et-Vilaine.
« Le premier convoi est arrivé en gare de Rennes le 22 mars 1921. Il y aura une première vague de 42 convois ferroviaires, jusqu’au 23 septembre 1923, ramenant 1 460 soldats d’Ille-et-Vilaine tombés sur les fronts de l’est de la France, explique Isabelle Cardin, généalogiste et chargée de mission pour la délégation d’Ille-et-Vilaine pour le Souvenir français. J’ai compté, il y avait en moyenne une trentaine de cercueils par convoi. Une deuxième vague ramènera des soldats morts sur le front d’orient. Une troisième, des soldats morts en détention. Mais il y en avait très peu pour l’Ille-et-Vilaine. » Au total, cela représente 1 500 cercueils.
Pour les étudiants, généalogistes ou simplement passionnés d’histoire, les documents relatifs à ces rapatriements de soldats d’Ille-et-Vilaine ne sont pas perdus. « Les archives relatives aux convois ont toutes été très bien conservées, un dossier par convoi avec le nom de tous les soldats rapatriés, témoignage, d’une certaine manière, du respectueux hommage des organisateurs dans cette opération de restitution des corps », confirme Claudia Sachet, chargée de mission aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine.
Les corps de certains habitants d’Ille-et-Vilaine morts sur le front de l’est de la France n’étaient cependant pas revenus par ces convois ferroviaires. « Certaines dépouilles ont été rapatriées individuellement, indique Isabelle Cardin. Il s’agissait généralement des morts de familles plus aisées qui avaient pu prendre à leur charge le retour de leurs morts ».