Source : www.lameuse.be
Annick Govaers
Verra-t-on un jour les cimetières devenir des forêts ? C’est en tout cas l’idée un peu folle d’un designer catalan qui, avec son frère, a lancé sa start-up en 2013 autour d’une urne biodégradable qui, enterrée, devient un arbre. En Belgique, le concept commence à faire des émules (rapatriement de corps en Belgique). Cela fait à peine quinze jours que le funérarium Deldime, à Hannut, l’a ajouté à son catalogue. Les pompes funèbres Noël, qui en proposent aussi, ressentent l’engouement autour de cette idée écolo et philosophique (voir encadré).
Redonner vie au défunt
« J’ai découvert l’urne Bios lors d’un salon en Hollande il y a quinze jours. J’avais des demandes en ce sens mais je n’avais pas encore trouvé le bon procédé. J’ai accroché au concept et en exposant l’urne le jeudi à 18h, je l’avais déjà vendue le lendemain à 9 heures! », s’étonne Alain Deldime, patron du funérarium homonyme, à Hannut. Les personnes séduites ont l’impression de redonner vie à un être cher. « On plante des arbres de naissance, pourquoi cela ne se ferait-il pas pour un décès ? L’arbre est un souvenir visible et concret », pointe l’entrepreneur de pompes funèbres qui, même s’il est convaincu, est conscient que ce produit ne s’adresse pas à tous. « C’est une question de générations. Les plus anciens feront dans le classique, tandis que les plus jeunes sont ouverts aux nouveautés. Quand on s’aperçoit que 80 % des défunts se font incinérer aujourd’hui, un funérarium doit proposer de nouvelles choses. La mort doit évoluer. Et le côté écologique prend, j’ai déjà vendu cinq cercueils en osier et le cercueil en bois écolo marche bien aussi. »

Comment fonctionne l’urne biodégradable ? On place les cendres (en partie ou entièrement) du défunt dans la partie inférieure de l’urne. Dans la partie supérieure, il y a de la tourbe de noix de coco ainsi que la fameuse petite graine. « La famille décide de l’essence et peut même mettre un plant à la place de la graine », précise Alain Deldime. Une fois en terre, les racines poussent, le contenant se désagrège et, si tout va bien, un bel arbre s’élève. « Une personne m’a déjà dit que si ça ne marchait pas, elle aurait l’impression de perdre une deuxième fois l’être cher. C’est une crainte, c’est vrai, qu’il faut dépasser. »
Chez Alain Deldime, l’urne Bios coûte 125 euros, en sachant que l’urne la moins chère de l’assortiment revient à 75 euros. Suite : www.lameuse.be
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