Italie : Quelle place pour les sépultures musulmanes ?

Tous droits réservés  euronews

La pandémie de Covid-19 a jeté une lumière crue sur la question des carrés musulmans en Italie, pays durement touché par la crise sanitaire.

Pendant cette période, le rapatriement de corps a été impossible pour les ressortissants étrangers, et les places ont manqué dans les espaces dédiés des cimetières italiens.

A Bruzzano, près de Milan, de nombreux corps sont restés plus longtemps que prévu dans les chambres funéraires, à l’hôpital, voire au domicile des familles. Une situation qui n’est pas dénuée de conséquences sanitaires.

« La pandémie nous a empêchés de rapatrier nos morts », explique Boubakeur Gueddouda, président du Centre islamique de Milan-Sesto San Giovanni_. » En tant que musulmans, nous sommes obligés de procéder immédiatement à l’enterrement et nous avons rencontré de nombreuses difficultés. Mais grâce aux hommes de bonne volonté, notamment au sein des préfectures, nous avons résolu les problèmes. Il est vrai que certains corps sont restés 10 ou 15 jours à la maison »._

Le nombre de musulmans est estimé à un peu plus de 2,5 millions de personnes en Italie.

Source et lien : https://fr.euronews.com/2020/06/09/en-italie-quelle-place-pour-les-sepultures-musulmanes

Covid-10 France : les Africains de France ne savent plus où enterrer leurs morts

Les familles des victimes du Covid-19 peinent à rapatrier les corps dans leur pays d’origine ou, à défaut, à leur trouver une place dans un cimetière français.

Plus aucun laissez-passer pour les morts. C’est l’une des conséquences de la fermeture des espaces aériens mondiaux en pleine pandémie liée au coronavirus : les rapatriements funéraires depuis la France sont compromis. Un déchirement pour de nombreuses familles, notamment dans les diasporas africaines : beaucoup n’ont pas d’autre choix que d’enterrer leurs proches décédés sur le sol français. A l’épreuve du deuil s’ajoute alors la culpabilité de ne pas pouvoir respecter les dernières volontés de leurs défunts.

«C’est une douleur indescriptible. Je ne souhaite à personne de vivre cela», confie Mohamed, la voix lourde. Son grand-père s’est éteint à l’âge de 85 ans, dix jours après l’entrée en vigueur des mesures de confinement en France. «On n’a pas pu lui rendre visite pendant ses trois jours d’hospitalisation. Même pas un coup de téléphone. Et même après sa mort, impossible de voir son corps. Pour nous, c’était la double peine», explique l’homme de 29 ans.

Décédé du Covid-19, le patriarche ne pourra pas être inhumé, comme il l’aurait souhaité, dans son pays natal, l’Algérie. La nouvelle a été d’autant plus difficile à accepter pour Mohamed et sa famille que l’islam encourage les retours post-mortem vers les terres d’origine, à l’instar des deux autres monothéismes, judaïsme et christianisme, dans une moindre mesure. Comme beaucoup de croyants, ils s’étaient mis eux aussi à redouter plus que tout la mort d’un être cher dans cette France confinée où les funérailles sont abrégées et les rites empêchés.

« On a envisagé tous les scénarios possibles »

Initialement, on voulait envoyer sa dépouille par avion-cargo. Puis on a eu l’espoir de pouvoir l’enterrer ici dans un premier temps, avant de le déterrer et de le renvoyer au pays une fois le confinement terminé. Mais religieusement, ce n’est pas possible », concède Mohamed. Lui et sa famille ont dû se résigner à enterrer leur parent dans le carré musulman du cimetière de la commune d’Ile-de-France où il résidait depuis une cinquantaine d’années. «Pour nous c’est bizarre. Ma grand-mére est enterrée là-bas et mon grand-père ici. On aurait aimé qu’ils soient réunis.»

Manque de carrés musulmans

Au-delà des traditions religieuses, le rapatriement est surtout un choix qui résonne avec le parcours migratoire des personnes décédées. « Par le rapatriement, il y a cette volonté de réintégrer le défunt dans une filiation et de réparer cette rupture des trajectoires familiales provoquée par la migration », explique Valérie Guzol, chercheuse au centre Max-Weber, à Lyon, qui travaille sur les enjeux de l’inhumation chez les immigrés originaires du Maghreb et leurs descendants. Elle estime « entre 80 et 85 % » la proportion de rapatriement posthume chez cette population en France.

Source et suite de l’article : https://actucameroun.com/